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4 avril 2018 3 04 /04 /avril /2018 19:14

 

  Sardine ma copine
  Est morte sur le coup
  Et cela me chagrine
  Car je l’aimais beaucoup

 

  Sardine ma copine
  A fini tristement
  Écoutez ma comptine
  Et vous saurez comment.

 

  C’était une sardine
  Qui souffrait dans le fond
  De sa vie sous-marine
  D’un ennui très profond

 

« Tandis que je m’embête
« En pleurant sur mon sort
« Pour aller à la fête
« Pourquoi le hareng sort ?

 

« Pourquoi m’est interdit
« Tout ce que je convoite ?
« Ce qui est dit est dit :
« Ce soir je vais en boîte »

 

  Et la voilà partie
  Avec son baluchon
« À moi la belle vie,
  La vie de patachon ! »

 

  Direction Chez Régine
  Elle va s’éclater
  Et danser la biguine
  Et puis boire et chanter.

 

  Mais arrivée sur place
  C’est la désillusion
  Son sourire s’efface
  Devant une inscription.

 

  Au-dessus du portique
  Du haut lieu polisson
  Un panonceau indique
« INTERDIT AUX POISSONS »

 

  La pauvre créature
  Se voit barrer l’accès
  D’une large carrure
  Sous un regard mauvais.

 

  Sardine la fêtarde
  Va-t-elle abandonner ?
  Oh que non ! La moutarde
  D’un coup lui monte au nez

 

  Et les insultes fusent
  Sardine a beau pleurer
  Le malabar refuse
  De la laisser entrer.

 

  Rôdant dans le quartier
  Un sale énergumène
  Maquereau de métier
  Profite de l’aubaine

 

  Ce thon au naturel
  Pas très recommandable
  Y voit un don du ciel
  Une manne incroyable

 

  Alors il s’interpose
  Jouant les grands seigneurs
  Et très vite propose
  De la mener ailleurs.

 

  Pourléchant ses babines
  Il prend Sardine à part :
« Suis-moi on se débine,
  Lui dit le salopard.

 

« Je connais une boîte
« Juste comme il te faut
« Tout à fait adéquate
« Bien qu’elle ait un défaut

 

« Son entrée est très basse
« Prévient le maquereau,
« Tu auras qui dépasse
« Une tête de trop ».

 

  Sardine est bien crédule
  Et ne se méfie pas
  De l’infâme crapule
  Elle emboîte le pas.

 

  Dans un sombre quartier
  Favorable à son crime
  L’infâme thon entier
  Entraîne sa victime

 

  Quant à ce qu’il advint
  Vous devinez la suite
  Faut pas être devin
  La carotte était cuite

 

  Un couteau de cuisine
  Apparut tout à coup
  Dont la lame assassine
  A frappé l’étroit cou.

 

  D’un destin misérable
  Elle a tranché le cours
« Et maintenant à table
  Fini les beaux discours ! »

 

  Sardine au soir venant
  Ainsi fut satisfaite
  Dans sa boîte en fer-blanc
  Le thon lui fit sa fête.

 

  L’agape fut divine
  Pour notre ripailleur …
  Mais, comme on dit, Sardine
  Avait la tête ailleurs.

 

      M.S, août 2001

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