Il advient parfois que les sciences dites “exactes”, ou “dures”, irriguent d’un sang neuf le corps quelque peu anémié de leurs lointaines cousines dites “humaines” ou “sociales”. Il en va ainsi de la très géniale et très célèbre théorie de la relativité générale due, comme chacun sait, au tout aussi génial, bien qu’un peu moins célèbre, Henri Poincaré.
Appliquée à l’histoire et après le temps reculé des chroniqueurs, le temps révolu, si décrié aujourd’hui, de l’histoire événementielle, approche chronologique basée sur l’étude des grands personnages et des faits marquants, après le temps de l’École des Annales de Lucien Febvre et Marc Bloch, celui de la Nouvelle Histoire de Jacques Le Goff et ses épigones, la notion de relativité fonde désormais la nouvelle référence absolue en matière d’historiographie.
À titre d’exemple, voyons dès à présent ce que donne, à travers le prisme des fantastiques découvertes du génial mathématicien français, la révolutionnaire et désormais incontournable :
HISTOIRE [relative] DE FRANCE
Il s’est passé bien peu de chose sur notre territoire gaulois depuis sa conquête par les armées de Jules César une cinquantaine d’années avant Jésus-Christ : un empereur en l’an 800… un autre mille ans plus tard… peut-être un nouveau dans huit cents ans, qui sait ?… On le voit : rien de très notable… une sorte de routine en quelque sorte… Ah si ! ce matin : je me suis cogné un petit orteil contre un montant de mon lit… Ah les amis ! j’ai bien cru que le monde s’arrêtait !
Les participants au premier "Conseil Solvay" (du nom de son bailleur de fonds : le riche industriel, grand défenseur des sciences et philanthrope Ernest Solvay) à Bruxelles, en 1911. Onze prix Nobel y participent. Parmi eux, assis en bas à droite de l'image, très affairé à converser avec Marie Curie : Henri Poincaré
